km 3220
Dobar den (c’est bonjour en bulgare et pour les plus assidus à notre blog, vous aurez noté que c’est comme en serbe, avec une inversion de voyelles).
Je prends encore la plume pour cet article pendant que ma routeuse préférée pique un petit roupillon. Probablement les excès de son 25eme anniversaire ou alors la fatigue due à son attaque dans la dernière difficulté de l’étape d’avant hier. Elle a finit la montée à 15 km/h en laissant de la gomme à pneu sur le bitume… Je m’incline mais je tenterai une attaque éclair dans les Rhodopes 🙂
Bon, quelques mots sur la Bulgarie. C’est, pour l’instant, une excellente surprise que ce pays : trois journées sur de très belles routes pas trop passantes et des paysages magnifiques fait d’enchainements de plateaux sur les contreforts des Balkans. C’est très verts (Houla, méfiance, on dit cela aussi du Bearn et de l’Auvergne) et il y a des alternances de champs cultivés, de forêts et de prairies. Par contre, ce sont les montagnes russes, pas un hectomètre de plat, c’est casse pattes mais c’est beau.
Nous sommes maintenant au pied du col de Trojan, ascension prévue demain, sous la pluie d’après la météo bulgare.
Nous avons aussi connu, durant ces trois jours, quelques (més)aventures avec les hébergements bulgares. Tout d’abord, l’hôtel du centre ville de Cherven Dryag qui était complet…hum, bâtiment d’une dizaine d’étage, hall totalement désert, pas une voiture sur le parking, on soupçonne la patronne de ne pas avoir eu envie de laver les draps. On finit dans le second hôtel de la ville et là c’est l’inverse : absolument personne en dehors de nous mais un bar ouvert, un jardinier et 3 personnes pour s’occuper de nous. C’est le mystère bulgare…
Ensuite, la chambre d’hôte réservée sur Booking (c’était une première). On arrive, porte close… On appelle le N° booking mais la personne raccroche puis ne répond plus à nos 8 appels suivants. Là, je m’improvise gentleman cambrioleur et réussis (c’est la première fois de ma vie) à crocheter la serrure. On entre et on finit par trouver quelqu’un à l’autre bout de la propriété qui n’a pas du tout l’air surpris de nous trouver là. On s’installe dans la chambre mais après moultes discussions téléphoniques en bulgare, notre hôte nous fait comprendre qu’il ne nous a pas du tout installé dans la bonne chambre. Qu’a cela ne tienne, on veut bien déménager même si on a déjà tout déballé mais il me montre alors une maison tout en bas d’un champ adjacent à notre gîte et visiblement accessible uniquement par un escalier en pierre totalement bringuebalant. Là, je me révolte, et lance un NIET franc et massif, en me disant qu’a défaut de maîtriser le français, notre hôte aura bien quelques restes de russes. A ma grande surprise, cela fonctionne et on se retrouve avec un autre petit gîte, très mignon, tout neuf, et beaucoup plus accessible. Comme quoi, dans les relations franco-bulgares, il faut toujours insister un peu 🙂
Je reprends rapidemment la plume pour vous narrer notre traversée des Balkans. La Bulgarie est verte ? On a bien compris pourquoi !! Le matin de l’ascension du col de Trojan (1566 m tout de même), nos hôtes sont paniqués de nous voir partir sous la pluie battante. Il disent d’abord “attendez 5 mn”, puis “à 10h30 ce sera fini” et enfin “pourquoi vous ne resteriez pas un jour de plus!,”. C’est là que nous avons compris qu’il pleuvrait toute la jourée. Nous partons tout de même, evidemment sans avoir les mains vides (plaquette de chococlat, friandise, jouets pour Anatole et la plante bulgare qui porte chance pour le voyage…). Ce jour là, nous avons tout eu : le rideau d’eau pendant toute la journée, les ruisseaux qui dégoulinaient sur la route, le brouillard à couper au couteau tel qu’on se serait cru dans le Tourmalet en juillet (les potiok en moins…) et la cerise sur le gâteau, la course cycliste !! Arrivés en haut du col après 3h de valeureux efforts, sous une pluie battante et un vent à décorner des boeufs, nous voilà face à un policier bulgare qui nous barre la route. Nous serions arrivés en soucoupe volante qu’il n’aurait pas eu l’air plus surpris. Pas possible de descendre nous dit-il, il y a une course cycliste qui monte dans l’autre sens. On tente une négo mais le policier bulgare est réputé pour être assez ferme sur ses positions. Nous décidons donc alors d’utiliser notre arme absolue. On se tourne vers la chariotte totalement fermée et on dit “baby inside !!”. Et là, il nous regarde avec un air totalement ébahi, demande l’autorisation au directeur de course de nous laisser passer et nous laisse descendre.
Bon, je passe sur le vent dans la descente, les voitures de la courses qui montent en sens opposé, les coureurs qui nous regardent totalement effarés mais nous font plein de signe d’encouragement et la police qui nous arrête quand même pour laisser passer le peloton. Les points positifs ce que nous n’avons pas eu besoin de se tartiner de crème solaire, que nous n’avons pas gardé pour rien nos gore-tex et que les 1600 m de déniv sont passés comme une lettre à la poste. Nous sommes arrivés à Sopot trempés comme des soupes ce qui a donné lieu à des conversations rigolotes:
“-Ca va Anatole?
– Oui, mais il y a une mare dans la chariotte.
– Une mare???
– Oui, je vais bientôt pouvoir pêcher” 🙂
Bref, on ira voir à quoi ressemblent les Balkans sur internet parce que nous, franchement, on n’a rien vu !!
Nous sommes maintenant dans le jolie ville de Plovdiv pour 3 nuits avant d’attaquer notre 3ème massif et pas des moindres les Rhodopes (ça nous laisse le temps de tout faire sécher :)).
Big bisous à vous tous et encore merci pour vos messages!!