km 3876
Bonjour à tous,
Nous continuons, au nord de la Grèce, en nous rapprochant de la frontière Turque, sur la thématique “plages de rêves et montagnes Russes”. Pour les plages de rêve, c’est génial, on fait des photos magnifiques et on boit des jus d’orange frais sur des terrasses ombragées et quasi désertes.
Pour les montagnes Russes, c’est autre chose…Depuis plus de 3 semaines maintenant, c’est à dire depuis que nous avons quitté le Danube et que nous sommes entrés en Bulgarie, pas un jour sans son petit minimum de 400/500m de déniv. Je ne vous parle pas des Balkans et des Rhodopes avec leurs 1200m quotidiens.
Bref, ça commence à se sentir dans les jambes, et surtout sur nos corps d’athlètes. Un petit arrêt dans une pharmacie (rien de grave, paracétamol, on avait oublié d’en prendre), nous le confirme. Un pèse-personne en libre service nous tend les bras. Verdict, Emilie, -4 kg par rapport au départ, David, -6 kg et Anatole… +1,5 kg, la sale bête !! Ca va rassurer les grand-mères mais merci le poids en plus dans la chariotte ! C’est décidé, demain, on le met au régime. C ‘est sans compter la pharmacienne qui lui tend… 2 sucettes!! (et 2mn plus tard, il récoltera un croissant au nutella à l’épicerie…)
Pour en revenir au voyage, nous avons eu un invité surprise lors de nos trois dernières étapes, le vent. Il a commencé à souffler à Alexandropoulis, en Grèce, et nous avons eu vent de face entre 55 et 70 km/h pendant 3 jours. Le jour à 70km/h de vent était particulièrement éprouvant, le vélo sans pédaler, reculait…
Pour ceux qui font un peu de vélo, sur le plat nous étions sur le petit plateau (c’est un 28 dents) et on plafonne à 9/10 km/h,. Dans les montées pas raides, j’étais à 5 km/h (Emilie s’en tirait mieux, elle virevoltait à 7 km/h) mais le pompon, ce sont les descentes, toujours sur le petit plateau, vitesse de pointe 14 km/h en pédalant comme des dératés !! Usant…mais on a été fort dans la tête et comme dit dans l’histoire “Ce que papa m’a dit”, “Si le vent souffle, le vent tournera”, et effectivement, il a finit par tourner :-).
Sinon, nous avons aussi fait la connaissance du système médical grec mais surtout, nous avons rencontré la gentillesse faites homme. Un soir, Anatole nous inquiète un peu avec une petite douleur et nous décidons de consulter un médecin au village voisin (12 km quand même, avec vent de face, c’est une heure et demi de vélo !). La personne de la pension nous appelle un taxi qui nous amène à la maison médicale. Là, il explique le problème aux deux médecins, qui ne parlent pas anglais (merci google translator, même si à un moment la traduction des dires de la doctoresse était de lui faire manger de la feta… on ne s’est pas si c’est effectivement un remède grec où si Google délirait…). Je tique déjà sur le montant de la course, qu’il arrondit à l’euro inférieur…Bizarre pour un taxi. Consultation, rien du tout pour Anatole, tout est OK, on repart sans payer (on n’a pas su si les soins étaient gratuits en Grèce ou si elles ont eu la flemme de faire les papiers). Là, notre taxi revient nous chercher, nous amène à la pharmacie de garde sans mettre le compteur, achète deux sucettes pour Anatole à la pharmacie (oui, c’est un concept grec la Chupa-chups en vente dans toutes les bonnes pharmacies) et nous ramène à la pension en arrondissant à l’inférieur. J’insiste pour lui donner un pourboire, qu’il refuse, il est presque vexé que je le lui propose ! Bref, la gentillesse incarnée et pour qui à déjà pris le taxi en France, le contraste est saisissant. Bon, après, c’était quand même un vrai taxi grec car tout en conduisant à 120 km/h et en doublant à trois, il m’a montré les photos de ses enfants et de son nouveau vélo sur son portable et m’a écrit sur un post-it l’altitude du plus haut sommet de Samothrace, petite île en face d’Alexandropouli (1700 m pour les plus curieux).
Nous sommes aussi passés en Turquie pendant ces jours de vent, une formalité. A la frontière Gréco-Turque, on sent qu’il y a toujours un léger contentieux entre eux. Passage par 4 postes : Le poste Grec, OK, pas de problème. Premier poste Turc, Pas de problème, visa et grands sourires à la vue d’Anatole. Second poste Turc, le douanier, qui à mon avis voit passer un cycliste par mois, est très curieux de savoir ce que ‘on a dans nos sacoches. Il me demande de les ouvrir et là je me dis “Oh non, mes sacoches sont parfaitement paquetées, il va nous faire tout sortir au milieu de la chaussée et on repart pour 10 min de rangement”. Mais non, le dessus des sacoches lui suffit et quand il voit un biberon, une cafetière turque (oui, oui, vous avez bien lu, une lubie de ma chérie à Plovdiv) et ma paire de sandales, il lâche l’affaire et se dit que des gens capables de ranger une paire de sandales à côté d’un biberon ne peuvent transporter ni armes ni drogue :-).
Premier contact avec la Turquie un peu contrasté : routes très passantes et pas très agréables mais, par contre, les gens sont absolument adorables, on quérit toujours des trucs lorsqu’on s’arrête. Même quand on ne s’arrête pas d’ailleurs, la palme revient au 4×4 qui pile au milieu de la route en mettant les warnings, deux gars qui en sortent, nous offrent 3 bouteilles d’eau et un plat de pastèque (pratique en vélo 🙂 )… Adorables on vous dit…
Pour la suite, on prévoit d’emprunter des routes moins fréquentées (pour l’instant elles ressemblent à des chemins) pour rejoindre la mer de Marmara, longer un peu cette côte puis traverser le détroit des Dardanelles pour rejoindre la partie asiatique. C’est le plan, mais comme tout plan, ça peut changer !!
Courage dans la canicule, particulièrement aux habitants de la cuvette grenobloise, pensez à fermer les volets et à boire de la Mythos (pas plus de 1,5l, ils l’ont dit dans le poste)!!
Bises