km 4040
Bonjour à tous,
Pour cette dernière semaine avant l’arrivée à Istanbul, les Turcs ont décidé de mettre notre mental à l’épreuve…mais c’est mal nous connaître!!! (Peut-être l’expression “avoir une tête de turc” vient de là…)
Après deux étapes sur des routes très passantes et donc très peu agréables, nous rejoignons enfin des routes plus campagnardes en direction de la côte, le long de la mer de Marmara. Oui mais voilà, “petites routes” en Turquie signifie aussi “routes en mauvais état”. Et qui veut rejoindre la mer de Marmara, doit aussi escalader quelques collinettes qui n’ont rien à envier aux contreforts des Alpes… sauf que le Turc, quand il trace la route, ne s’embarrasse pas de fioritures, il fait, comme on dit chez nous du “dre dans le pentu”. Ce qui donne comme résultat, des passages, certes pas très longs, mais à plus de 15% de pente. Ca vous chauffe les cuissots !
Nous finissons tout de même par rejoindre cette fichue côte, à Sarkoy, pile dans le détroit des Dardanelles, juste en face, vraiment pas loin, c’est l’Asie ! Très jolie petite ville balnéaire où il y a moultes vélo. Et comme toujours en Turquie, dès que nous nous arrêtons, on nous donne à manger!!!
On se dit que l’on va longer cette côte, traverser les Dardanelles, relonger la côte côté asiatique et arriver à Istanbul…J’adore quand un plan se déroule sans accroc, comme disait Hannibal dans l’agence tout risque.
Oui mais voilà, le Turc a décidé de mettre notre mental à l’épreuve.
Nous quittons donc Sarkoy tous guillerets à l’idée de faire une belle étape le long de la côte. En réalité, nous allons faire une étape de côtes !! A pour être beau, c’était beau ! Magnifique route, côte sauvage, villages de pêcheurs perdus et puis, les côtes…Un enchainement de montées toutes plus dures les unes que les autres, qui n’en finissent pas et qui sont plus raides que les Pyrénées (si, si, c’est possible). On finit tout de même, après 5h30 sur le vélo (notre plus longue étape), par basculer sur Tekirdag pour aller prendre le bateau et rejoindre notre warmshower à Bandirma, non sans avoir auparavant esclader encore deux ou trois raidards et roulés sur une route entièrement défoncée. Mais quelle vue…
Mais le turc a vraiment décidé de mettre notre mental à l’épreuve…
A l’embarcadère, nous demandons conseil à deux policiers turcs pour trouver notre bateau…Grave erreur, les policiers nous indiquent un bateau en partance et nous filons pour ne pas le rater…Seconde grave erreur, parfois, mieux vaut se poser quelques minutes pour réfléchir et vérifier l’info (surtout quand elle vient d’un policier turc ou mexicain) plutôt que de foncer tête baissée. On embarque donc, avec tout de suite un énorme doute : il n’existe pas de catégorie “vélos” dans les tarifs, gloups, bizarre, il n’y a que des camions sur ce bateau et il n’y a pas de cabines. On va vite comprendre le problème. Ce rafiot (pas d’autres mots, c’était vraiment un rafiot !) est en fait uniquement destiné à transporter des camions (remplis de marbre, on va d’ailleurs faire un petit arrêt à la carrière histoire de pimenter notre traversée…). IL va finalement mettre 6h pour arriver à Erdek (qui n’est en fait pas notre destination finale). En plus de l’arrêt à la carrière, nous avons dû attendre un officiel et son garde du corps (qui lui aussi avait dû écouter les conseils de nos amis de la police). Bien sûr, nous sommes obligés de décaler notre warmshower et nous changeons nos plans pour la suite après cette journée éprouvante qui se termine à plus de minuit. La traversée était longue, certes, mais les camionneurs turcs ont été adorables, ils ont joué avec Anatole, lui ont dessiné des cigognes sur son cahier et nous ont vertement tancé en nous conseilant de couvrir notre enfant et de le faire dormir, parents irresponsables que nous sommes ! Ils nous ont sans cesse offert à boire et à manger et avaient à coeur d’être nos guides touristiques (en même temps quand on voit un touriste tous les 5 ans, on en envie d’en profiter!!). Longue cette traversée mais belle intéressante expérience humaine, avec des gens adorables qui font vraiment un métier difficile. Lors de notre arrivée à Erdek, nous avons l’impression d’arriver à Argeles (j’ai envie de faire demi-tour mais les 6h de rafiot me ramènent à la raison…)
Finalement, après cette étape, nous décidons de ne pas longer la côte côté asiatique mais de visiter la presqu’île d’Erdek et de rejoindre Baris et Melike, nos warmshower, à Bandirma. La presqu’île d’Erdek est assez jolie, surtout lorsqu’on s’éloigne d’Erdek. la côte est très sauvage (donc très accidentée!) et la mer translucide. On trouve une petite pension sur une plage magnifique où nous sommes très bien acceuillis. Mais la mise à l’épreuve continue : pendant la nuit, nous menons une “mosquitos war”. 25 victimes à déplorer (ou pas) côté moustiques mais plus de 30 piqures sur notre petit bonhomme…sales bestioles !
Notre dernière véritable étape de vélo nous permet de rejoindre Bandirma, chez Baris et Melike. Nous sommes très bien accueilli chez ce jeune couple, récemment marié. Nous faisons aussi la connaissance de Fatih, le frère de Melike. Le soir, ils nous invitent au resto, nous mangeons des sardines grillées, succulentes. On leur raconte notre aventure avec le bâteau et ils éclatent de rire lorsqu’on leur dit qu’on a demandé conseil à des policiers…A garder en tête pour la prochaine fois :-). Comme au mexique, éviter de parler à des policiers si vos ne voulez pas avoir d’ennuis!
Avant de les quitter, le lendemain matin, nous comprenons qu’en Turquie la vie n’est pas facile…Cela nous fait relativiser nos problèmes quotidiens, qui, à la lumière des leurs, n’en sont pas.
Nous prenons finalement le bâteau à Bandirma pour rejoindre Istanbul, notre destination finale!!!! Après une semaine avec nos 800m/1000m de dnéiv quotidien, nous sommes rincés! Cette fois, c’est un vrai ferry, bien confortable, qui met seulement 2h pour parcourir le double de distance. L’arrivée à Istanbul est un grand moment d’émotion, avec petite larme à la clef, mais j’aurais la pudeurs de ne pas dire pour qui :-).
Nous montons tout notre barda au 6ème étage et maintenant on se pose, on visite, on se repose et on prépare le retour.
Prochains posts pour vous narrer Istanbul et faire un petit bilan puis, retour et rendez vous en France !!
Gule Gule
Bises